"Les phénomènes de harcèlement-intimidation entre élèves se caractérisent par le fait qu’elles sont répétées, s’inscrivent dans la durée et sont le produit d’un effet de groupe, créant ainsi une situation asymétrique qui fait que l’élève-cible se retrouve dans l’incapacité de se défendre" (Dayer, 2020).

Quel que soit ton rôle dans ce type de mécanisme, tu peux faire quelque chose. Et pour cela n’hésite pas à demander de l’aide.

Tu es la cible d'intimidation

Il est important de chercher de l’aide le plus rapidement possible. Plus vite tu réagis, plus vite la situation peut être gérée. Les situations de harcèlement-intimidation entre pairs sont complexes, car c’est un phénomène de groupe et il est ainsi difficile de s’en sortir seul·e et sans aide extérieure.

Commence par identifier autour de toi des personnes en qui tu as confiance. Cela peut être un·e ami·e, ton frère, ta sœur, tes parents. Cela peut aussi être ton·ta maître·sse de classe, ou de gym, un·e enseignant·e, bref quelqu’un en qui tu as confiance.

Dans chaque établissement scolaire se trouvent des professionnel·le·s à disposition pour t'écouter de manière confidentielle (par ex: médiateur·trice·s, infirmier·ère·s, psychologues, etc). Iels ont aussi des ressources pour t'accompagner.

Tu peux aussi t’adresser au centre LAVI de ton canton. C’est une institution spécialisée dans l’aide aux victimes de violence. Là-bas, tu auras du soutien psychologique et aussi juridique si tu devais être amené·e à déposer une plainte pour les faits d'ordres pénal. Si tu souhaites déposer plainte et que tu es mineur·e, tu devras faire la démarche avec tes parents.

Si l'intimidation a lieu aussi sur la toile, n’oublie pas de garder une trace. Garde des copies écrans des échanges ou des médias (photos, vidéos) utilisés contre toi. Essaie aussi de résister à la tentation de suivre le flux des échanges. Coupe ou fais-toi aider pour le faire !

Tu es témoin d'intimidation

Souvent, les témoins ne réagissent pas, par peur de recevoir des représailles ou d’être exclu·e·s à leur tour d’un groupe. Essaie de voir ce qui est difficile pour toi dans cette situation et qu’est-ce qui t’empêche de réagir. Parles-en avec d’autres de tes copain·ine·s pour partager ton point de vue et trouver du soutien.

Si tu te sens prêt·e à réagir, tu peux commencer par montrer que tu n’es pas d’accord en ne riant pas, en montrant du soutien à la personne cible ou en demandant de l'aide à une personne adulte.

S’il s’agit de cyberintimidation, ne partage pas les contenus, ne les like pas non plus. Et si possible, signale les contenus inappropriés.

Parler de la situation avec d'autres personnes (adultes ou camarades) ne fait pas de toi une "balance". Parler est un acte citoyen

Tu participes à l'intimidation

Le sentiment d'appartenance pourrait t'amener à avoir des comportements inadéquats. Parfois quelque chose est à la source de ce comportement. S’il s’agit d’un conflit, par exemple, il est certainement possible de le résoudre autrement que par de l'intimidation. Quelles sont tes motivations ? Un truc que tu fais pour te marrer avec un pote ? Une vengeance ? Une manière d’attirer l’attention ? Par ennui ?

Un autre point important, agirais-tu de la même manière si tu étais seul·e, sans ton groupe de copain·ine·s ? Et peux-tu remarquer que la personne qui est visée par tes attaques ne va pas bien ?

Essaie de voir quel bénéfice tu retires en te comportant de la sorte. On fait parfois des choses sans remarquer que cela a des conséquences négatives. Mais sache qu’il est possible de réparer le mal que l’on fait, de faire quelque chose pour que la situation s’améliore. Tu peux d’ailleurs toi aussi recevoir de l’aide. 


Article proposé par CIAO

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