Le consentement, c’est le fait d’être pleinement d’accord avec tout ce qui se passe dans une relation sexuelle ou amoureuse. Ce libre choix est indispensable pour que chacun·e trouve son plaisir. S’il n’est pas respecté, c’est un viol ou un abus sexuel.

Quoi qu’on te propose, tu as toujours le droit de dire « non » : toi seul·e sais de quoi tu as envie. À partir de juillet 2024, la loi qualifie d’atteintes sexuelles ou de viol tout acte commis malgré qu’une personne a dit « non ».

Les bases du consentement

Le consentement repose sur six principes :
  • Il est manifeste : si la personne ne dit pas « oui » ou hésite, alors ce n’est pas consentir. Seul son « oui » explicite vaut pour consentement. Ne rien dire, c’est donc dire « non ». Ainsi, quelqu’un·e qui dort ou qui est ivre ne peut pas donner son consentement.

  • Il est enthousiaste : si la personne se laisse faire sans réagir, ce n’est pas consentir. Si elle a dit « oui » mais qu’elle est tendue, mal à l’aise, détourne le regard, ce n’est pas un consentement enthousiaste.

  • Il est libre : on ne peut pas convaincre, menacer, ou forcer une personne à avoir une relation sexuelle. Le chantage affectif n’est pas non plus acceptable.

  • Il est éclairé, informé : la personne doit donner son accord en toute conscience. Cela signifie qu’elle doit être informée des actes proposés et de leurs conséquences. On ne peut pas, par exemple, enlever un préservatif sans avoir demandé à l’autre son accord. Cela veut aussi dire que si une personne ment ou dissimule ses intentions, elle ne respecte pas le consentement de sa·son partenaire.

  • Il est toujours spécifique : le consentement se demande et se donne à tout moment de l’acte. Avoir dit « oui » pour un câlin ne signifie pas qu’on accepte des caresses sexuelles, et accepter des caresses sexuelles ne signifie pas, par exemple, qu’on accepte la pénétration. Avoir dit « oui » pour un acte donné un jour ne signifie pas que c’est toujours « oui » le lendemain.

  • Il est toujours réversible : on peut consentir à une relation sexuelle et changer d’avis ou ne pas tout accepter au cours de cette relation sexuelle. Tu as le droit de dire « stop » à tout moment et ta·ton partenaire doit respecter ta décision.

Tu peux avoir l’impression que tu « dois » un rapport sexuel à ta·ton partenaire, et qu’iel pourrait te quitter si tu refuses. En ce qui concerne ton corps, c’est toujours toi qui décides. Tu peux décider de dire NON, tu peux décider de dire STOP à tout moment !

Si l’autre ne respecte pas tes demandes, c’est un signe important que cette relation peut être dangereuse. S’iel te fait du chantage, te met la pression ou te contraint pour obtenir des relations sexuelles, ce sont des agressions.

Si tu as un doute, tu peux consulter le violentomètre ou la love boussole pour évaluer ta relation. Dans tous les cas, rien ne justifie qu’on ne respecte pas ton consentement, ton corps, ta parole. Tu as le droit de quitter une relation à tout moment si tu ne t’y sens pas respecté·e et épanoui·e.

Comment demander le consentement ?

Tu peux simplement demander à la personne si elle a envie de tel ou tel geste ou acte de ta part. Ou encore lui proposer qu’iel te dise ce qui lui ferait plaisir que tu fasses (si tu y consens bien sûr !).

« Est-ce que je peux t’embrasser ? », « est-ce que tu as envie d’une fellation ? », « est-ce que c’est ok si je caresse tes seins ? », … sont autant d’exemples que tu peux utiliser.

Tu peux aussi, dans le moment, t’assurer régulièrement que ta·ton partenaire aime ce que tu fais. Tu peux faire ça en le lui demandant explicitement ou en restant à l’écoute de ses réactions. Si iel a l’air mal à l’aise, arrête-toi et parlez-en.

Ce n’est pas toujours simple de verbaliser les désirs ! Il peut y avoir de la gêne, des tabous, la peur du rejet. Tu peux en parler en amont avec ta·ton partenaire, pour réfléchir ensemble à la manière dont vous souhaitez communiquer sur le sujet.

Enfin, vous pouvez « débriefer » après un moment intime, pour parler de ce qui vous a plu ou moins plu, de ce que vous voudriez essayer la prochaine fois.

Je n’ai pas réussi à dire « non »

Il peut arriver que tu n'arrives pas à dire clairement NON sous le coup de la peur, de la surprise ou autre. Si tu n’as pas donné ton consentement et que tu n’es pas bien avec ce qu’il s’est passé, que tu as l’impression d’avoir été forcé·e ou qu’on a abusé de la situation, c’est une agression sexuelle.

Tu peux te faire aider si tu le souhaites : parles-en en consultation dans un centre de santé sexuelle, à ta·ton médecin, ta·ton gynécologue, ta·ton psy.

Tu peux aussi te rendre dans un centre de conseil aux victimes (LAVI).

Si tu vis une situation de danger ou d’urgence, tu peux appeler la police au 112 ou au 117. Tu peux aussi contacter La Main Tendue au 143 ou Pro Juventute au 147.

Tu n’es jamais responsable d’une agression sexuelle. La peur, la surprise, la sidération peuvent amener à ne pas pouvoir dire « non ». C’est toujours la personne qui agresse qui est en tort.

Et si on me dit « non » ?

C’est bien simple : respecte ta·ton partenaire. Il·elle est en droit de ne pas avoir envie.

Peut-être que ta proposition sera acceptée plus tard, peut-être pas.

Si vous êtes amoureux·se·s, son « non » ne veut pas dire qu’iel ne t’aime plus, seulement qu’iel ne souhaite pas avoir de rapport sexuel à ce moment-là.


Article proposé par PROFA

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