Coucou !

Je ressens le besoin de parler d'anorexie mentale et plus particulièrement de mon parcours.

Je suis une thérapie avec ma psychologue depuis 1 an environ je dirais et ce n'est qu'au bout de ce temps que j'ai réussi à lui parler de ma relation avec la nourriture. Quand j'étais au collège, des filles de ma classe se moquaient de moi car j'étais trop fine selon elles et elles me donnaient des surnoms stupides et méchants à propos de ça. Je me souviens qu'à l'époque ça me faisait énormément de mal même si je me disais que ce n'était rien. Je ne comprenais pas encore que c'était du harcèlement scolaire. Je ne sui spas certaine qu'il y ait un lien entre le harcèlement et le début de mon anorexie mais je me souviens avoir des pensées telles que : "il ne faut pas que je mange trop" ou alors "je suis énorme". Je pense que c'est à partir de cet instant où j'ai commencé à être face à de la dysmorphophobie, à avoir une image totalement déformée de mon corps.

Au lycée, ma dysmorphobie s'est accentuée en plus de mon sentiment de solitude profond et d'une tristesse qui balayait tout sur son passage alias la dépression. Ces trois années se sont passées difficilement avec une accentuation de la culpabilité que je ressentais à manger certain aliment ou à manger tout court. Dans mon esprit, j'allais devenir énorme si je le faisais. C'est en première et encore plus en terminal où toutes ces pensées par rapport à mon poids et aux traumatismes du harcèlement me sont revenus très douloureusement. Je mangeais toujours mais en plus petite quantité sans m'en rendre compte, en évitant certain aliment et en faisant de plus en plus de sport dans l'unique but de perdre du poids, notamment pour perdre du ventre qui était un de mes plus gros complexe. Je voulais devenir lisse comme une feuille, ne plus avoir ce que je considérais pour moi comme un trop, un surplus que je devais à tout prix effacer. Je me souviens avoir un sentiment de dégout grandissant au moment des repas. Le fait même de manger et de voir les autres autour de moi manger avec appétit me répulsait. Une grande culpabilité s'immisçait aussi. Elle me susurrait à l'oreille que je n'avais pas le droit de manger, que j'allais prendre du poids si je mangeais, que je faisais quelque chose de mal. Cela été renforcée par un regard excessif de mon poids sur la balance de plus en plus fréquent qui ne bougeait pas aussi rapidement que je le souhaitais.

Aussi étrange soit-il, je ne m'en rendais pas comte. Je ne me rendais pas compte que je tombais progressivement dans l'anorexie mentale et lorsque mon médecin traitant me disait : "Lili, il faudrait que tu prennes quelques kilos en plus. Tu es vraiment limite", je m'entendais dire dans ma tête : " Mais non ! C'est tout le contraire ! Je veux en perdre !". Dans son rôle de médecin il me demandait à des rdv différents si j'avais des soucis avec l'alimentation du type anorexie et je niais tout en bloc. Non que je voulais le lui cacher mais tout simplement car j'étais dans une forme de déni profond de ce qui m'arrivait.

Il faut savoir que j'ai toujours été fine, ce qui n'a pas inquiété mon entourage ni trop mon médecin même si j'étais dans dans le stade de "maigreur" selon l'IMC.

Tout cela a fluctué beaucoup. Vers la fin terminal, j'ai commencé progressivement à arrêter ces comportements car je me sentais moralement mieux et que j'étais encore mieux entourée qu'au début du lycée.

Puis, lors de ma première année d'étude supérieure, j'ai commencé à retomber dedans, à ne plus manger suffisamment tout en considérant que les repas que je mangeais étaient "normaux". Cela s'est calmé puis, lors de ma deuxième année d'étude supérieur, cela à recommencé mais plus intensément. Je ne mangeais presque plus à certaines périodes ou en tout cas très peu à tel point que je me suis disputée avec un de mes proches. Celui-ci voulait que je mange plus mais je refusais de le faire. C'était un sentiment horrible car j'avais déjà fait un grand effort pour moi-même de manger et avoir une personne extérieure qui me disait que ce n'était pas assez était douloureux. Je tiens à préciser que cette personne m'a aidé à mainte reprise à avaler quelque chose, à ne pas encore tomber plus profondément encore dans l'anorexie qui me disais : "c'est bien ! mange moins ! encore moins !". Ce type de confrontation a été pour moi douloureux mais parfois, nécessaire malheureusement...

Je pense que ce qui m'aide actuellement est justement l'aide de mes proches que j'affectionne beaucoup et également une séance de sport où j'ai eu horriblement peur. Je n'avais pas mangé depuis quatre jours environ et j'avais décidé de courir car il fallait bien que je m'exerce physiquement (et sans doute dans l'optique de perdre du poids). A la fin de cet exercice, j'ai eu terriblement peur de m'évanouir, que mon corps me lâche. A tel point que c'est à cette issue que j'ai parlé de tout ça à ma psychologue et qu'elle m'a "diagnostiqué" avec une anorexie légère. Légère non pas qu'elle n'est pas à prendre au sérieux mais dans le sens où je ne "correspond pas" aux critères de l'anorexie sévère avec une aménorrhée, une hospitalisation etc. Tout ce qui pour moi définissait l'anorexie et donc, expliquait le pourquoi je ne me reconnaissais pas dans cette maladie.

Maintenant, c'est encore par période difficile de manger sans avoir une petite voix culpabilisante mais je continue à manger et comme m'a dit psychologue, "même si tu ne manges qu'un petit peu, c'est déjà superbe car il peut être très difficile à certain moment de manger plus avec cette maladie".

Voilà pour mon histoire
Si tu te retrouves dedans, n'hésite surtout pas à demander de l'aide que ce soit à des proches ou à des professionnels :3

Je sais que c'est difficile et un combat perpétuel de se dire "oui tu as le droit de manger", "oui c'est normal d'avoir du ventre", "oui c'est ça qui te permet de vivre" et que les rechutes peuvent nous faire croire que ce serra toujours comme ça mais j'ai une petite lueur au fond de moi qui me dit : "tu vas y arriver, après les chemins escarpés, il y a de jolies paysages à admirer"

Je t'envoie plein de courage, Lili <3

Réponses

  • Par Sylvainmr2 (Garçon / 2007 / Suisse, Genève) le 23 octobre 2024 à 18:18

    Merci pour ton message. Je suis avec toi. Courage. Tu es formidable

  • Par Lili339373 (Fille / 2005 / France) le 23 octobre 2024 à 22:34
    En réponse à Sylvainmr2
    Merci pour ton message. Je suis avec toi. Courage. Tu es formidable

    Merci pour ta réponse :3 en réalité, je ne pensais pas avoir un retour sur mon histoire, ça me touche, merci
    Courage à toi aussi !

  • Par lesbiennneenherbe (Fille / 2010 / France) le 24 octobre 2024 à 09:04

    Ton histoire m'a beaucoup touchée. Je suis aussi de tout cœur avec toi. Je suis moi-même atteinte de TCA mais d'hyperphagie boulimique. Je me reconnais un peu dans ton texte.

  • Par Lili339373 (Fille / 2005 / France) le 25 octobre 2024 à 13:18
    En réponse à lesbiennneenherbe
    Ton histoire m'a beaucoup touchée. Je suis aussi de tout cœur avec toi. Je suis moi-même atteinte de TCA mais d'hyperphagie boulimique. Je me reconnais un peu dans ton texte.

    Merci sincèrement pour ta réponse. Je suis de tout cœur avec toi aussi <3

  • Par lesbiennneenherbe (Fille / 2010 / France) le 25 octobre 2024 à 13:53
    En réponse à Lili339373
    Merci sincèrement pour ta réponse. Je suis de tout cœur avec toi aussi <3

    De rien et merci : )

  • Par Lili339373 (Fille / 2005 / France) le 25 octobre 2024 à 19:31
    En réponse à lesbiennneenherbe
    De rien et merci : )

    <3

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