Question (Fille / 2004)

En ce moment, je vais particulièrement mal. Je suis une empatique et hypersensible, donc je pleure très souvent, mais en ce moment c’est encore plus fréquent, et pour aucunes raisons. Je me sens terriblement seule, j’ai pas d’amis et suis incapable de travailler.
Je ne me considere pas en dépression, j’aimerai beaucoup sortir faire la fête comme les gens de mon âge, mais à cause du corona et du fait de j’ai très peu d’amis, je sors pas. Mais si quelqu’un me propose, j’irai avec plaisir.
La raison pour laquelle j’écris ici, c’est qu’aujourd’hui, en cours, j’ai commencé à mes griffer l’avant bras (comme si je me mutilais, mais avec les ongles). J’y ai pas vraiment pensé sur le moment, mais après coup, quand j’ai vu les marques que ça m’a laissé, j’ai d’un coup paniqué. J’ai peur de commencer à me mutiler, je pensais ne jamais être capable de me faire du mal (mutiler à la lame de rasoir par exemple, ou encore moins me suicider, je n’ai pas d’idées noires) et le fait que je me sois faite du mal, même si c’est qu’avec les ongles et que les marques partiront certainement déjà demain, m’inquiète. Je pense que toute personne qui se mutile a commencé « doucement ».
Comment éviter de commencer/continuer à me mutiler?
Je pense que j’ai besoin d’attention, mais surtout de la part des gens de mon âge. Je déteste me confier/ parler a un adulte, je n’en parlerai pas à un adulte. Et même à quelqu’un de mon âge, j’arrive pas à dire « je ne vais pas bien ». A chaque fois qu’on me demande, je fais un grand sourire et repond « tout va bien, merci ».
J’en ai marre, tout mon entourage pense que je vais bien, je suis qu’une menteuse, je vais pas bien mais j’arrive pas à l’assumer.
Je suis perdue aidez moi

Réponse

Nous entendons ta détresse et tu as bien fait de nous écrire.

Parfois il est difficile de saisir ce qui fait souffrir, de mettre le doigt sur la chose qui fait mal et on se sent seul.e et la tristesse devient le compagnon de la solitude. L'automutilation peut devenir une des manières d'exprimer son mal-être, d'extérioriser sa souffrance et nous t'encourageons vivement à ne pas rester seule et à oser demander de l'aide pour mettre des mots sur cette souffrance.

Cela n'a rien de honteux de se sentir mal pendant une période et celle que nous vivons actuellement peut être difficile à supporter.

Partager avec d'autres ses fragilités n'est pas toujours facile mais bien souvent lorsqu'on ose le faire, on s'aperçoit que les autres aussi en ont et sont heureux.ses d'en parler. Ces différentes facettes font partie de la richesse de chaque personnalité !  

Si tu trouves que c'est trop difficile d'en parler de manière directe, tu pourrais écrire tes ressentis sur une feuille ou bien imprimer ce que tu nous as écrit et le montrer à la personne de confiance. Tu auras ainsi une base d'échange entre vous.

Et finalement, il est important de ne pas oublier que ton empathie et ton hypersensibilité peuvent être des atouts dans tes relations amicales. Ta capacité à te mettre à la place des autres, à comprendre ce qu'ils ressentent ou pensent peut être apprécié par ton entourage et te permettre de créer des relations authentiques.

De même ta connaissance de toi-même et de tes émotions peuvent te permettre d'être à l'écoute de toi-même et de savoir quand tu as besoin d'aide et de la rechercher comme tu le fais à ce moment-là. Bravo !

Nous espérons t'avoir donné quelques pistes et restons à ton écoute,


Automutilation - Site d'information, d'aide et d'échanges pour les 11-20 ans - CIAO
Pourquoi se faire du mal? - Site d'information, d'aide et d'échanges pour les 11-20 ans - CIAO
Dernière modification le 19 novembre 2020

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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