Question (Garçon / 2004)

Salut l'équipe ciao, j'espère que vous commencez au mieux cette année.

Voici ma situation : je suis né et vis depuis toujours dans une famille assez religieuse. Seulement voila, il y a maintenant quelques années que je n'y crois plus tellement. En fait je reste pratiquant seulement parce que mes parents, du genre bien conservateurs, ne tolèreraient pas que je laisse tomber la religion, et j'avais peur de leur réaction.

J'ai donc continuer à être pratiquant, a prié et à appliquer les règles. Cela me préterite beaucoup et de plus en plus dans la vie de tous les jours, car simplement manger dehors avec mes potes, avoir une copine ou aller à des soirées ou des fêtes devient compliqué voire impossible (problèmes liés à la nourriture ou à l'immoralité, par exemple). Certains travaux et certaines activités professionnelles sont aussi inatteignables.

Quoiqu'il en soit, je trouve que la religion ne m'apporte rien de bien dans ma vie et qu'il est temps de s'en débarrasser, aussi parce que j'ai le droit de profiter pleinement de ma vie et de la vivre comme je l'entends.

Depuis quelques temps donc je réfléchis et j'arrive à la conclusion qu'il faudra bien un jour (idéalement dans les prochains mois pour des raisons pratiques) leur balancer que je ne veux plus appliquer les règles de la religion, mais je n'ai aucune idée de comment le faire. Cela est par ailleurs risqué pour moi car il est encore une fois impossible de prévoir leur réaction. Cela peut aller de la simple mauvaise passe pour ma mère jusqu'à (certes peu probable mais possible) qu'ils me mettent à la rue ou autre.

Les relations entre moi et mes parents et ma famille, qui constatent que je suis de plus en plus mou par rapport à la religion, se sont tendus depuis quelques temps, bien qu'ils n'aient jamais été très familiaux ou bienveillants. En outre, j'ai découvert il y a peu ma bisexualité, que je n'ai naturellement pas annoncé à mes parents mais qui complique encore la situation.

Que faire et comment leur annoncer ? Y a-t-il d'autres solutions ? Qu'est-ce qu'il est important de savoir dans ma situation ?

D'avance je vous remercie chaleureusement pour votre réponse et tout le travail que vous faites.

Cordialement,

Réponse

Si nous comprenons bien ta question, tu aimerais pouvoir vivre un certain nombre de choses et tu as le sentiment que la religion comme elle t’a été transmise par tes parents, ne te correspond pas. Tu souhaiterais pouvoir partager tes réflexions à ce sujet avec tes parents mais tu crains leur réaction.

Comme tu le sais, il y a plusieurs manières de vivre la religion et de l’inscrire au quotidien par des pratiques. Dans certaines familles, cela est très important, pour d’autres beaucoup moins. Certains groupes religieux sont aussi plus ou moins souples sur la prise de distance avec leur religion.

En Suisse, légalement, ce sont les parents qui assurent l’éducation religieuse de leurs enfants. Mais, à partir de l’âge de 16, un-e jeune a le choix en ce qui concerne sa religion, ses croyances et sa pratique : c’est la « majorité religieuse » (art. 303, al. 1 et 3 du code civil, voir https://www.droit-bilingue.ch/rs/lex/1907/00/19070042-a303-fr-de.html). Ainsi, tu peux, dès 16 ans, orienter tes choix en matière de religion et faire ton propre chemin, qui te ressemble, en choisissant ce que tu veux garder (ou non) de ce que t'a transmis ta famille.

L’annonce de cette prise de distance t’appartient (quand, où, comment) mais il est primordial de le faire dans de bonnes conditions, peut-être avec quelqu’un pour te soutenir. Il y a aussi plusieurs manières de l’annoncer… Il est difficile de savoir à l’avance comment les personnes vont réagir à une annonce qui peut les déstabiliser : certaines personnes se ferment, d’autres se mettent en colère, d’autres acceptent rapidement la situation ou après quelque temps.

A toi de sentir et d’évaluer ce qui est le plus juste pour toi et le plus adapté à ta situation et à tes interlocuteur-trice-s, en respectant tes besoins et la sensibilité de tes proches.

Nous pensons que la sécurité est importante et si tu sens qu'elle n’est plus assurée, tu dois contacter, par exemple, le n°147.

Tu as aussi évoqué ton orientation sexuelle, n’hésite pas à revenir vers nous à ce sujet, si nécessaire.

Nous t’invitons à identifier une ou plusieurs personnes de confiance avec qui tu pourrais échanger sur ta situation, qui a vécu quelque chose de similaire, ou qui est déjà au courant de tes questionnements.

Nous te souhaitons une belle suite et restons à disposition,

Dernière modification le 7 janvier 2022

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Avec le soutien financier de la Confédération, en vertu de l'ordonnance sur des mesures de protection des enfants et des jeunes et sur le renforcement des droits de l'enfant.

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