Agressions sexuelles: était-ce de ma faute?

Bravo d’avoir eu le courage de nous écrire ce que tu as vécu avec ce garçon : tu as bien fait de ne pas rester seule avec tes doutes.

Ce que ce garçon a fait constitue effectivement plusieurs agressions sexuelles, et aussi des actes interdits par la loi suisse (des infractions).

Il est interdit d’envoyer des nudes à une personne de 13 ans, et ce, indépendamment de ce que tu as pu dire (en plus, tu lui avais demandé d’arrêter, mais même si tu ne l’avais pas fait, c’était quand même interdit).

Aussi, ce garçon t’a déshabillé alors que tu ne le voulais pas, et en touchant tes parties intimes, il a commis une autre infraction pénale (ça s’appelle « contrainte sexuelle »).
Si en plus, votre écart d’âge est de 3 ans ou plus (ça dépend de vos âges précis), il a commis encore une autre infraction en plus (« actes d’ordre sexuel avec des enfants »).

Tu dis que tu te sentais comme paralysée et que tu n’arrivais plus à parler : c’est une réaction normale, de sidération, face à une situation qui t’a choquée. Ce garçon a usé de pressions psychologiques et de votre écart d’âge pour prendre le pouvoir sur toi, et dans cette situation ta réaction de « blocage » est tout à fait normale et compréhensible. Ce n’est pas de ta faute si tu n’as pas réussi tout de suite à lui dire non, et ça ne justifie en aucun cas ce qu’il a fait.

Bravo d’avoir réussi à exprimer un « stop » avant qu’il n’aille encore plus loin, c’est super que tu aies pu accéder à cette ressource en toi.

Aujourd’hui, tu te sens toujours mal quand tu le vois, et ça aussi, c’est tout à fait normal après ce que tu as vécu. Nous t’encourageons vraiment à en parler à un.e adulte de confiance (l’infirmier.ère scolaire, le ou la médiatrice scolaire par exemple), qui pourrait t’écouter, te comprendre et t’accompagner.

Nous t’encourageons aussi à te rendre au Service pour l’aide aux victimes d’infractions (LAVI) de ton canton (ou d’un autre canton, à ton choix) : c’est gratuit, confidentiel, et un.e professionnel.le saura t’écouter sans jugement, t’informer sur tes droits (si tu souhaites porter plainte) et sur les aides possibles (par exemple des bons pour aller voir un.e psychologue, afin que ce souvenir ne t’impacte plus dans ton présent). Nous te joignons l’adresse.

Courage, tu es sur la bonne voie.
Ne reste pas seule avec ça, et n’hésite pas à nous donner de tes nouvelles,