Mon frère me frappe et me rabaisse : que faire ?

Avant toute chose, nous tenons à te communiquer tout notre soutien. Ce que tu vis avec ton frère n’est pas ok !

En te lisant, nous sommes réellement inquiet·ète·s pour toi. Tu écris avoir eu des pensées suicidaires et cela montre à quel point cette situation est intolérable pour toi. Nous te rappelons que le suicide n’est jamais une solution, c’est une fin. Et surtout, nous te rappelons que tu as le droit d’être protégée de cette violence physique et psychologique. Tu as donc bien fait d’en parler avec tes parents et bien fait de nous écrire.

Ce que tu décris ici nous fait penser à du harcèlement. On parle beaucoup de harcèlement scolaire ou sexiste, mais on parle peu du « harcèlement familial ». Ce terme n’existe d’ailleurs pas vraiment. Les points communs entre ces différentes formes de harcèlement sont la répétition d’actes de violences physiques, psychologiques et/ou relationnelles, la banalisation de ces actes par leur auteur·trice ainsi que les conséquences sur les personnes qui en sont victimes.

Pour que cette situation change et prenne fin, nous t’encourageons vivement à en reparler encore avec tes parents. Nous te conseillions de le faire quand tu es seule avec eux et de leur exprimer clairement comment tu te sens. Tu peux aussi leur donner des exemples précis des agressions que tu subis.

D’autre part, nous te conseillions aussi d’aller voir l’infirmier·ère scolaire ou le/la psychologue scolaire. Étant donné qu’une partie de ces agressions ont lieu à l’école, il est aussi important que les adultes de l’école soient au courant de la situation. Il est d’ailleurs aussi possible d’aller le/la voir et, dans un deuxième temps, que cette personne rencontre, en ta présence, tes parents. Dans un troisième temps, ce/cette professionnel·le pourrait aussi rencontrer ton frère seul ou avec vos parents.

Comme tu le vois, nous te proposons d’en parler (à tes parents et la personne de l’école) quand ton frère n’est pas présent. Ce conseil vient de ce que nous savons des dynamiques de harcèlement. Dans ce genre de situation, il est en effet utile de casser la dynamique du harcèlement et de parler avec les auteur·trices et les victimes séparément.

D'autre part, ton frère sait certainement que sa violence te fait du mal. Et il est surement assez intelligent pour l’avoir compris. Néanmoins, il est possible qu’il le sache sans vraiment se rendre compte de ce que cela te fait vivre au niveau émotionnel. Une piste à essayer peut être de lui écrire une lettre dans laquelle tu lui exprimes clairement ce que tu ressens et penses dans ces moments. Cela pourra, peut-être, l’aider à prendre conscience des conséquences de ses actes et, nous l'espérons, l'aider à changer son comportement envers toi.

Pour terminer, nous te rappelons qu’il existe aussi le numéro de téléphone 147 en cas de pensées noires ou en cas de mal-être. Tu seras écoutée et conseillée par un·e professionnel·le.

De notre côté, nous restons à ton écoute.

Bien à toi,