Est-ce que c'est un viol ?

Bravo pour le courage dont tu as fait preuve pour nous raconter ton histoire.

Tout d’abord, nous avons besoin de te dire que, même en étant en couple, il n’y a jamais aucune obligation à faire quelque chose de l’ordre de la sexualité que tu n’as pas envie de faire. Il est très important que tu puisses prendre le temps de t’écouter et aller à ton rythme, même si ce n’est pas celui de ton partenaire (il doit s’adapter à toi).

En effet, avoir des rapports sexuels avec pénétration, surtout la première fois, peut être très compliqué et lorsque tout n’est pas réuni pour que ça se passe au mieux ou que tu n’es pas vraiment prête, cela peut provoquer des difficultés et une tempête d’émotions qui est difficile à gérer seule.

Ensuite, il est important que tu saches que la situation que tu nous décris, malgré le fait que ce garçon a été très maladroit et n’a pas été assez attentif à toi (il aurait dû arrêter tout de suite lorsqu’il n’a pas réussi à te pénétrer, sans te faire subir de douleurs, même si tu ne lui as pas dit explicitement d’arrêter), ne peut pas être considérée comme un viol.

En effet, pour que nous puissions parler de viol, il aurait fallu que ce garçon te force à être pénétrée en usant de pressions physiques et/ou psychiques, ou encore que, malgré le fait que tu lui exprimes un « non », ou que tu te débâtes, il commence ou continue cette pénétration. Selon ce que tu racontes, nous comprenons que ce n’est vraisemblablement pas le cas ici.

En revanche, lorsque nous te lisons, nous avons l’impression que tous les ingrédients pour que ce rapport ne se passe pas bien étaient réunis : le lieu dans lequel ça se passe, l’ami présent dans ce lieu, un timing limité, votre expérience respective, la peur … Bref, dans ces conditions, difficile pour toi de te sentir détendue, disposée à vivre ce moment et libre de poser tes limites. Ce n’est donc en aucun cas ta faute et il ne faut pas t’en vouloir si tu n’as pas réussi à le faire.

Maintenant, au vu de ta souffrance et de toute cette angoisse que tu ressens encore, il est très important que tu ne restes pas seule avec ton vécu et que tu puisses en parler à un·e adulte de confiance. Y aurait-il une personne de ton entourage à qui tu pourrais en parler et qui pourrait te soutenir dans ce que tu vis (un parent, l’infirmier·ère scolaire, le/la psychologue scolaire, etc.) ? Cette personne pourrait également t’aider à trouver un·e professionnel (un·e psychologue, un·e psychothérapeute) qui pourrait t’accompagner pour que tu puisses aller mieux et « digérer » ce que tu as vécu.

Une autre solution serait de prendre directement contact avec un centre de santé sexuelle de ton canton. Tu peux t'y rendre seule en étant mineure ou accompagnée d'une personne de confiance et tu y trouveras des professionnel·le·s formé·e·s qui pourront, lors d’un entretien gratuit et confidentiel, te conseiller, t’accompagner et t’orienter si besoin pour toute question en lien avec ta sexualité. Nous te joignons les adresses des centres de santé sexuelle de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds.

Tu as bien fait de demander de l’aide !

Tu es sur le bon chemin et n’hésite pas à nous contacter à nouveau si besoin.

Bien à toi,