Pourquoi un homme peut-il abuser de quelqu'un et s'en vouloir après ?

Bonjour,

Après un long moment sans avoir sollicité votre site, j’ai décidé de revenir car j’en ressentais le besoin. J’utilise sûrement l’attention que vous devriez porter à une autre personne, au vu des nombreuses questions que j’ai posé ici et qui étaient complètement futiles, et je m’en excuse. Heureusement j’ai pu prendre en maturité (enfin je crois ahah).

Je reviens car j’ai arrêté le gymnase en mars, je vais commencer un stage comme éducatrice de la petite enfance, donc question études ça va mieux pour l’instant. Je suis toujours en contact avec mes amies mentionnées dans d’autres textes, et j’ai réussi à me mettre en couple avec un garçon très respectueux donc tout pourrait aller mieux… Saut que ce n’est pas le cas.

Je vous avait parlé de « E » ce garçon qui avait abusé de moi, le fils de mon parrain. On est plus ensemble depuis un bon moment déjà (et tant mieux), on a pu rester « amis » car la relation de nos parents nous l’obligeaient mais on tient toujours l’un à l’autre (mais d’une manière plus fraternelle pour ma part). J’ai appris à lui faire confiance sans oublier pour autant ce qu’il m’a fait subir, pour moi il avait changé, ce qui n’était évidemment pas le cas. « Un garçon qui fait subir cela à une fille doit se faire aider, sinon il recommencera… » c’était logique…

On est parti deux semaines en vacances ensemble avec nos familles, nos frères et sœurs ne sont pas venus donc on était que les deux mise à part nos parents. On s’est fait un roadtrip c’était sympa, sauf que j’ai dû dormir avec lui. Seule à seul. C’était voué à l’échec, mais quand ma mère m’a demandé si ça me dérangeait je lui ai dit que non pour ne pas qu’elle suspecte quelque chose (j’étais sûre que je pouvais lui refaire confiance alors j’ai décidé d’accepter comme pour lui faire passer un « test » ce qui est évidemment complètement inapproprié sachant que ma santé mentale était en jeu). J’arrivais enfin à me réparer, pour moi c’était presque derrière moi mise à part les marques de scarification qui témoignent de cette époque et les crises d’angoisses qui reviennent quand je suis alcoolisée en soirée.

La première nuit ça c’est bien passé, on était côte à côte mais ses parents étaient présents également dans la chambre. Mais la deuxième nuit…

On avait bien rigolé la journée, on est arrivé dans notre nouvelle chambre que je partageais seule avec lui. Il n’y avait qu’un lit double (mise à part un petit canapé) donc c’était évident qu’on allait dormir ensemble. Quand on a éteint les lumières ce soir-là j’ai eu directement un mauvais pressentiment. Je n’arrivais pas à dormir et à chaque fois qu’il bougeait je sursautais. C’est alors que j’ai senti sa main me frôler le dos, toucher mes doigts puis redescendre sur mes fesses. Je n’y arrivais pas à le croire, mais surtout je m’en voulais car je lui avait refait confiance. En même temps la première fois il avait 13 ans et moi 10 je me suis dit que maintenant qu’il a presque 20 ans et moi 16 que c’était fini ce genre d’histoire mais non.

Il a continué à me caresser légèrement comme pour ne pas me réveiller puis sa main a bifurqué entre mes cuisses. Il s’est rapproché, mais vu que je gardais les jambes bien fermées il ne parvenait pas à atteindre ce qu’il voulait. Il est donc remonté sur ma poitrine, et a fini par passer sous mon t-shirt pour mieux me toucher les seins. J’ai aussitôt voulu l’arrêter mais comme la dernière fois, j’ai eu un blocage et je n’ai pas pu ni bouger ni parler. Comparé à quand j’étais petite, il osait passer sous les vêtements, signe qu’il était capable de tout. Il a tenté de me caresser à nouveau entre les jambes en passant cette fois sous ma culotte mais il n’y parvenait pas. Il a continué un bon moment et je sais pas si il a su que j’étais réveillée ou non mais il m’a soudainement rapprochée de lui et a écarté brusquement mes jambes avec les siennes. Il a ensuite pu me toucher comme il le voulait et moi je n’ai pas pu bouger. À ce moment j’étais encore vierge donc quand il a voulu me pénétrer de ses doigts il m’a fait mal, vraiment.

Il a continué de profiter de mon corps grâce à ses mains mais heureusement j’ai pu me mettre à plat ventre avant qu’il ne songe à aller plus loin. Il a su que j’étais réveillée et il s’est excusé avant d’aller aux toilettes. Il est revenu en s’insultant de connard et que j’aurai dû le repousser. Il craignait que j’en parle aux parents et voulait qu’on en discute pour essayer de « réparer » les choses. Sauf que j’ai rien voulu dire. Il m’a demandé pourquoi je ne l’avait pas repoussé et la seule chose que j’ai pu dire c’était « même si je le voulais j’ai pas réussi à te repousser ». Et puis il est sorti de la chambre. Je suis sûre qu’il pleurait, moi j’en ai même pas été capable, j’étais vidée, je ressentais rien comme si mon corps avait l’habitude. Il est revenu plus tard dans la nuit et s’est couché dans le canapé. On en a jamais reparlé et on fait tout les deux comme si de rien était.

La question qui tourne en boucle dans ma tête c’est pourquoi ? Pourquoi un homme comme lui qui est quand même quelqu’un de bien fait ce genre de chose comme si il ne parvenait pas à se contrôler et qui se met à culpabiliser juste après ?

J’ai de la peine pour lui, mais cette fois je ne suis pas prête à lui pardonner ni à oublier. On peut faire semblant que tout va bien, mais moi je n’oublierai pas. Il est important pour moi, ça ne changera pas, mais plus jamais je ne lui laisserai l’occasion de m’atteindre, jamais. À cause de lui je dois tout recommencer, à faire confiance aux hommes, supporter de parfois avoir des flashs avec lui quand je couche avec mon copain, pleurer en soirée quand je bois à cause de lui et continuer à mentir à mes parents.

Voilà j’avais besoin de l’écrire quelque part, excusez-moi si c’était long. Merci encore pour tout ce que vous faites pour les jeunes, vous avez un travail en or qui est pas assez reconnu, merci !