Question (Fille / 2006)

Bonjour,

Ce matin à 6:00 mon copain m’a appelée pour me dire que sa mère était décédée dans la nuit, elle était jeune et n’avait aucun souci de santé. Le médecin légiste pensait à une rupture d’anévrisme ou une crise cardiaque… je me suis rendue chez sa famille et j’ai passé la journée chez eux afin de les soutenir et de pouvoir être là pour mon conjoint.

Malheureusement j’avoue que je me sens encore inutile, à 17 ans je n’ai pas l’expérience requise pour aider des personnes à gérer un deuil…
Est ce que vous auriez des conseils à me donner sur ce que je pourrais faire ou dire pour alléger la conscience de mon copain ?

Merci d’avance pour votre réponse

Réponse

Tout d'abord, nous vous adressons à toi et à ton copain nos plus sincères condoléances.

Déjà le simple fait que tu viennes poser cette question montre à quel point tu es soutenante et donc loin d'être inutile.

Il n'y a pas de recette toute faite pour soutenir quelqu'un dans son deuil, car chaque personne vit son deuil de manière différente. Ton copain peut passer par une multitude d'états différents qui peuvent aller de la colère, à la tristesse, à l'hébétude, au rire, à la joie, à une sur-motivation ou à un sentiment d'abattement, à la culpabilité, au sentiment d'injustice, au déni, voire à une sorte d'indifférence. Sache que tous ces mouvements sont ok. Dans un premier temps, il est probable que vous receviez toi et ton copain beaucoup de soutien. Toutefois, le deuil prend du temps. D'ailleurs, on ne peut pas dire qu'on fait son deuil une fois pour toutes. Il y a des moments où le deuil se réactive.

Il est aussi important de savoir que sur du plus long terme dans les familles en deuil, il arrive qu'il ait une tendance à éviter de parler de leur mal-être, de leur émotion, de la personne décédée, car iels se protègent les unes les autres et ne veulent pas réactiver le sentiment de tristesse chez l'autre. Ce que tu peux donc faire, c'est lui ouvrir la porte, lui dire qu'il peut te parler, mais qu'il n’en est pas obligé non plus. Que si ça vient, il est le bienvenu. Cela ne va pas être possible d'alléger sa souffrance. En fait, ce qu'on peut faire, c'est être là, à côté et c'est déjà immense.

Il y a toutefois des petites phrases que l'on peut éviter, surtout dans un premier temps :

  • La vie continue
  • Ça va passer
  • Il faut accepter

Ce sont des phrases qui peuvent parfois être difficiles à entendre lorsqu'on est en pleine souffrance. Car pour certaine personne, la vie ne continue pas à ce moment précis. Elle s'est comme mise sur une pause de vive souffrance. Elles ne sont donc peut-être pas entendable pour le moment pour la personne.

Ce n'est pas exhaustif comme réponse, c'est un début. Simplement, au vu de ta question, on peut te recommander de suivre ton intuition. Il semble qu'elle est bonne conseillère.

Après, tu es toi-même peut-être aussi en deuil. Tu connaissais probablement bien la maman de ton copain ou peut-être un peu ou peut-être pas du tout. Mais quoi qu'il en soit, il est possible que cela t'impacte aussi, car ce n'est pas anodin d'être confrontée à la mort de près. Donc n'hésite pas de ton côté aussi à en parler à ta famille, à tes ami·e·s, à des personnes en qui tu as confiance, voire à ton copain.

Pour finir, il est possible de demander du soutien professionnel, mais ce n'est pas obligatoire. Le deuil n'est pas une maladie. La médiation scolaire, les psychologues scolaires, la Fondation As'trame sont toutefois des exemples de soutien professionnel que vous pouvez solliciter tant toi que ton copain.

Ciao.ch reste à ta disposition. Tu es toujours la bienvenue.

L’équipe ciao.ch


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Dernière modification le 20 septembre 2024

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