Comment sauver notre couple ?
4 octobre 2024
Question (Fille / 2006)
J'ai 18 ans et mon copain aussi, nous sommes ensemble depuis 2 ans et demi bientôt, et j'ai du faire appel à un avortement pour une grossesse non désirée. C'est à cause de cet événement que certains aspects de notre relation a changé et je ne sais pas comment envisager la chose.
Le coeur du problème c'est que il ne l'a pas pris avec assez de maturité.
Quand je me suis embrouillée avec lui pour son manque de support et de présence, il a rétorqué que je ne lui avait pas dit que c'était important. Enfin, vous voyez, je ne peux pas lui apprendre la compassion, l'empathie et le sens des obligations sachant qu'il est tout aussi fautif... Ce qui m'a surpris c'est que quand je le lui ai expliqué ce que je pensais étais sa responsabilité, il n'arrivait PAS à concevoir qu'il aurait du savoir de prendre ça au sérieux.
Je tiens à préciser que j'ai des problèmes de communication et que j'en suis consciente. Je ne lui ai jamais dit que je me sentais mal mentalement pendant la grossesse que je ne savais pas comment je me sentais pendant le processus d'interruption de grossesse. Donc je comprendrais qu'il ait assimilé que je sois assez indépendante et qu'il avait donc "pas de soucis à se faire". Mais vous voyez, le maximum de message que je recevais c'était qu'il me demandait comment j'allais et la plupart du temps j'esquivais sa question (donc il ne peut pas partir du principe que je vais bien non plus...)
et il y a une amie à moi qui m'a dit quelque chose d'assez juste. Elle a dit qu'elle savait que j'étais quelqu'un qui avait de la peine à partager ses sentiments et que c'est justement parce qu'elle savait ça qu'elle saurait m'accorder quand-même du soutiens même si je ne partageais pas mes ressentis. J'ai trouvé cela intéressant.
Donc bref, tout ça pour dire que même si j'ai du mal à communiquer, je n'ai pas reçu même un message de sa part qui pouvais s'apparenter à un "je pense à toi", tu es forte", etc...
Je tiens encore à souligner que lorsqu'il me demandait si je voulais qu'il vienne me voir quand j'ai pris le premier médicament (et pour tout autre aspect de la procédure) j'ai toujours finalement refusé, sauf le jour de la finalisation de l'avortement à l'hôpital où je lui ai dit qu'il pouvait venir après ses cours.
Donc oui bien sûr j'assume que je ne peux pas tant lui reprocher de ne pas avoir été là, puisque je le lui ai demandé. Mais d'un côté, j'ai réagis ainsi parce que je n'étais pas sûre déjà à ce moment-là qu'il puisse assumer un rôle de soutiens, au vu de comment il a traité cette expérience au paravant. Vous voyez j'avais "besoin de demander". C'est ça qui m'a beaucoup vexé parce que bien qu'il ait une responsabilité énorme, c'est quand même moi qui aurait du lui demander de me rejoindre...?
Ça donne l'impression qu'il me demande ces choses par politesse mais que lui finalement il veut juste faire ses séries d'exercice pour ses études (le fait que moi ma vie se soit arrêtée et transformée alors que lui pouvait continuer dans son petit confort a été une grande part de haine à un moment).
Pour donner un peu de contexte, je me suis toujours plains de son retard à nos rendez-vous, dans notre relation. Et, le jour où j'ai fais le test de grossesse qui s'est révélé positif, alors qu'on s'était donné rendez-vous, il est arrivé avec 2h35 de retard. Avec une excuse absolument honteuse qui m'a valut de lui pleurer et crier dessus. Ce qui m'a encore enfoncé, c'est qu'il m'a dit que c'est à ce moment là qu'il a reçu sa claque par rapport à une problématique que je lui rappelais quasiment tous les jours pourtant...
Vous voyez moi j'y vois un immense manque de respect et un manque de considération pour ce que je suis en train de vivre en partie à cause de lui (bien évidemment, ce n'était pas son intention du tout, et je suis convaincue qu'il pense ça, mais il y a ce manque d'empathie, de se mettre à ma place qui est revenu avec mon avortement). C'est à partir de là que je pense que je me suis dit que je ne pouvais pas lui faire confiance et qu'il ne pourrait pas être un pilier sécurisé. Je pense que c'est en partie pourquoi j'ai décidé de ne plus rien attendre de lui en terme de présence, juste parce que je vivais tellement de choses en même temps en plus d'avoir des lacunes de communications.
Dans mon problème, il y a le fait que je ne semblais pas une priorité à ses yeux, ou en tout cas ses actions le suggérait. Il y a le retard, bien évidemment, le manque de message ou de petites attentions comme je l'ai mentionné avant, et même en période de crise il pensait à autre chose.
J'ai deux exemples en tête : le premier, c'était le jour de mon avortement à l'hôpital, je lui ai dit de venir après ses cours parce que je ne voulais pas que quelqu'un me vois être si mal comme je l'ai été et je sais que ses études son importantes donc je lui ai dit de venir après. Mais vous voyez, il m'a dit "d'abord je finis des exercices pendant 30 minutes, puis je vais déposer mon téléphone à réparer puis j'arrive". Enfin... je ne suis pas sa priorité ET il ne se rend pas compte qu'il a 1) des responsabilités et une obligation à moi quand-même et que 2) un avortement c'est pas rien. (Dans mon scandale heureusement il n'est finalement pas allé déposer son téléphone mais bon, l'intention y était).
Le deuxième exemple c'est quand je lui ai envoyé un message pour lui dire qu'on devait parler (je voulais mettre tout ce que j'ai écris là en lumière et selon comment je me sentais, je voulais demander une séparation ou une pause. C'est une pause au final que j'ai choisi). Déjà, je dois attendre plus de 12h avant qu'il ne me réponde, et quand je lui demande quand il serait libre il me dit d'abord "je peux me libérer demain même si je comptais travailler", puis quand on établi qu'on allait s'appeler, il me demande "ça sera long ?".
Donc là mon problème c'est que, oui bien sûr je n'ai pas été assez communicative et bien sûr que peut-être si je lui avais dit sur le moment tout aurait changé, mais la problématique profonde reste que il ne COMPREND pas qu'il était sensé savoir qu'un avortement ce n'est pas rien.
J'ai commencé à avoir des doutes quand il réfutait que c'était "ma faute" de ne pas lui avoir dit mais... mon meilleur ami, une des rares personnes à qui j'ai expliqué "en direct" ce qu'il m'arrivait, lui, a su se dire que ce n'était pas rien parce qu'il a eu assez d'empathie et de compassion (d'autant que avoir un enfant, tomber enceinte, ce sont des problématiques qui me tourmentent et qui me "terrifient" beaucoup et mon copain le sait, enfin je crois). Ma mère également, la seule autre confidente à part mon copain et mon ami, même si elle aussi a pu croire que je me débrouillais bien toute seule à cause de ma lacune de communication, a su m'envoyer un message le jour de mon avortement. Je n'ai jamais eu ça de lui.
Bien évidemment l'irrespect constant du retard qu'il m'imposait, de l'attente que je devais subir à chaque fois, des faux plans qu'il me mettait parfois a encouragé ma décision de partir vers la rupture.
Mais vous voyez, sur un autre plan, on est assez connectés et c'est quelqu'un qui compte tout de même pour moi j'ai beaucoup de respect, d'admiration et d'amour pour lui malgré ses défauts, et c'est pour ça que j'ai un doute.
Moi je suis pour de se battre pour une relation qui compte vraiment. Mais ce que je lui reproche, au final, c'est des choses qui sont très ancrées dans sa personnalité et qui je ne sais pas si elles pourront changer de sitôt. En plus, je l'ai dit mais pas précisé, il s'est lancé dans des études très demandantes et réalistement je me demande s'il en vaut vraiment la peine d'attendre et de sacrifier une part de mes besoins pour attendre qu'il change, d'autant que moi aussi bientôt je devrais me trouver une voie et m'y dédier.
Je me demande donc si notre relation n'était pas parfaite pour une vie au gymnase, il y a deux ans, mais si elle n'est juste plus adaptée dans ce contexte, d'autant que cet avortement m'a fait grandir au point où je réalise que je ne sais pas si un partenaire comme ça peut continuer à me convenir.
Donc voilà ma question est ; comment est-ce que je peux savoir quand me raviser et songer à lui donner une autre chance afin d'éventuellement sauver notre couple, ou comment faut-il savoir quand les bonnes choses sont finies, que son comportement a tout de même été grave et qu'il faut le laisser méditer de son côté ?
Je me demande également quelle est ma part de culpabilité dans cette histoire, parce que j'aimerai pouvoir m'améliorer dans le futur avec la communication et j'aimerai me rendre compte du poids dans cette situation là d'une communication plus efficace, même si bien sûr je suis bien consciente que c'est difficile de juger une situation basée sur un message comme celui-ci. (Je pense que implicitement je me demande si je devrais me sentir coupable et "prendre la faute" ou s'il y a vraiment un problème de la part de mon copain que peut-être même la communication n'aurait pas métamorphosé le résultat.)
Bien évidemment je suis consciente que je n'ai que 18 ans et je sais que je n'allais pas finir ma vie avec ce garçon, mais c'est quand-même quelque chose que je n'ai pas envie de décider à la légère.
Je vous remercie de votre lecture et j'attends votre réponse avec impatience, je pense que mon esprit et ma santé mentale ont besoin d'une décision stable et confiante pour que je puisse avancer dans la vie malgré ce brouillard qui s'est accroché à moi ces dernières semaines.
Réponse
Depuis le 1er juillet 2024, les articles 189, 190 et 197 du code pénal ont changé. Certains éléments de la réponse ci-dessous ne sont plus valables.
Une telle situation n'est pas agréable à vivre et il est tout à fait légitime que tu te sentes « dans le brouillard ».
Nous tenons toutefois à souligner tes compétences à nous exprimer par écrit ces événements en utilisant comme fil rouge tes émotions. Cela montre que tu as une bonne conscience de soi et une grande sensibilité. Cela te sera sûrement utile pour la suite de ta relation actuelle et tes relations futures, ainsi que pour ton envie de progresser dans ces aspects communicationnels dont tu nous fais part dans ton message.
Un moyen à l'avenir, pour toi, de ne pas être déçue par les réactions de ton copain, est de communiquer ce qui est important pour toi. Bien que la décision finale d'interrompre une grossesse ou de garder l'enfant revienne tout à fait logiquement à la femme enceinte, il est important que les deux partenaires en parlent, se soutiennent et soient présents les uns pour les autres. En maintenant une discussion de couple tout au long du processus, les deux partenaires deviennent acteur·trice·s du processus décisionnel, ce qui permet à l'autre de réaliser l'importance de l'événement et d'éviter ainsi une éventuelle impression de « subir » une situation. Cela permettrait également de ne pas tout devoir assumer et de te sentir écoutée et comprise.
De plus, il est important de rappeler que chaque personne est différente et réagit en fonction de ses valeurs et ses expériences de vie. Il se peut donc que certaines personnes de ton entourage soient en accord avec tes attentes, et que d'autres ont besoin qu'on leur communique l'information. Concernant ton copain, tu as pu déjà remarquer qu'il a "pris une claque" au moment où tu as vraiment ouvert tes émotions à lui. Explorer en avance et communiquer ces émotions pourrait peut-être permettre pour la prochaine fois d'éviter le dernier moment pour que cela explose.
Nous ne pouvons pas dire à ta place s'il vaut mieux pour vous de faire une pause ou la rupture. En revanche, si tu souhaites te « battre pour une relation qui compte réellement », nous t'encouragerons à communiquer ouvertement tes besoins et tes émotions. Parfois, par déduction, interprétation et par habitude, le couple reste figé dans un même cycle relationnel et accepte les situations comme acquises, ce qui peut engendrer des incompréhensions et des déceptions. Cependant, il est possible de briser ce piège de cercle vicieux, lorsque le couple communique sur ses envies et besoins de chacun·e en amont de la crise.
Pour cela, pourrais-tu imaginer lui écrire, dans la mesure de ce que tu souhaites lui communiquer, tes ressentiments par rapport à ces situations ? Nous avons observé dans ton message tes capacités à le faire et cela nous semble être une manière intéressante pour partager tes besoins malgré une éventuelle difficulté à les communiquer par voie verbale.
Enfin, nous tenons également à souligner que personne d'entre vous n'est coupable, chacun·e apprend à gérer un couple, ce qui n'est pas toujours évident ! Rester à l'écoute des besoins de sa·son partenaire tout en faisant preuve d'indulgence et de compassion pour soi-même et pour l'autre, peut aider à retrouver une belle dynamique au sein du couple.
Courage dans cette période, n'hésite pas à revenir vers nous si tu le souhaites !
L’équipe ciao.ch
Trucs et astuces pour développer ses compétences relationnelles et de communication - Tous les articles - ciao.ch
Savoir communiquer efficacement et être habile dans ses relations avec les autres - Tous les articles - ciao.ch
Trucs et astuces pour renforcer sa conscience de soi et son empathie pour les autres - Tous les articles - ciao.ch
Avoir conscience de soi et de l'empathie pour les autres - Tous les articles - ciao.ch
Ces questions peuvent t’intéresser
voir plusComment m'éloigner d'une relation toxique ?
Coucou j'ai une "amie" X qui me manipule comme je suis lesbienne elle m'as fait croire qu'on etait un beau couple alors qu'elle ne disait jamais de mot doux de caresse puis un jou…
Mes amies ne veulent pas me laisser seule
Bonjour ,depuis le CP une fille harcèle mon amie (qui s'est deja faite harceler)et je l'ai prevenue pendant 4ans et elle ne m'as pas ecouté je suis rester seul pendant 4 ans à pro…
Mon copain me piste sur les réseaux, est-ce que c'est toxique ?
Pourquoi mon copain me piste sur les réseaux? Est-ce que c’est toxique ou de la jalousie ?