Question (Fille / 2011)

Bonsoir, j'ai rechuté, je n'arrive a en parler a personne, je ne peux pas en parler a ma mère sous prétexte que j'habiterai chez mon père si elle me revoyait me faire du mal. Je ne veux pas..
Je me taille sans avoir de raisons particulières, juste quand je m'ennuie, ou parfois pour utiliser mon sang comme encre.. parfois le voir couler me réconforte...

J'ai du mal a me dire que je devrais arrêter, mais je me dis juste "c'est pas tout le temps" et je recommence peut après... Je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'arrêter d'ailleurs, je me mets parfois a me demander "et si j'y allais plus profondément ?" Et quand j'y repense je stresse.

Mes amis vont pas bien, donc je les fais passer avant moi, leur donne des conseils qui me servirait mais que je n'applique pas chez moi . Je ne leur en parle pas pour pas qu'ils aillent ce poids en plus sur eux.. je veux leur bien, je me trouve bien dans mon mal.. mais je sais qu'il ne faut pas, je n'ai pas d'intention quelconque en écrivant ici, je voulais juste le dire quelque part..

Merci, bonne soirée.

Réponse

Ce que tu décris montre une grande sensibilité et une conscience profonde de ce que tu ressens, en parler ici est un pas précieux.

Ton lien avec l’automutilation semble complexe. Parfois, ce type de comportement peut servir d’échappatoire face à des émotions fortes ou même à l’ennui, comme tu le décris bien. Voir ton sang ou l’utiliser comme une encre te permet peut-être de retrouver un sentiment de contrôle ou de soulagement. Ces comportements, même s’ils soulagent temporairement, peuvent te laisser avec plus de souffrance sur le long terme, ce qui pourrait expliquer que tu aies des sentiments partagés à l’idée d’arrêter.

Il est possible d’apaiser autrement ces émotions fortes que tu ressens. As-tu déjà parlé de ce que tu vis à des professionnel·les ? Tu pourrais t’adresser à l’infirmier∙ère de ton école, à ton ou ta pédiatre ou encore à un un∙e psychologue. Ces personnes pourraient t’aider à comprendre tes sensations et te proposer d’autres moyens de les exprimer. Cela pourrait être un espace neutre et bienveillant où tu pourrais explorer ce que tu ressens en sécurité.

Le fait que tu sois attentive au bien-être de tes ami·e·s montre à quel point tu tiens aux autres, mais il est essentiel de ne pas t'oublier dans ce processus. Ta souffrance mérite autant d'écoute et de soin que celle de tes ami·e·s. Le fait que tu leur donnes des conseils utiles pour eux montre que tu as déjà en toi des pistes pour t’aider, même si c'est difficile de les appliquer à toi-même pour le moment.

Rappelle-toi que chaque fois que tu mets des mots sur tes ressentis, même ici, tu avances dans la compréhension de toi-même. Ce que tu vis est difficile, mais tu n’es pas seule dans ce parcours. Si tu le souhaites, tu peux appeler le 147, c’est une ligne d’écoute bienveillante accessible à tout moment pour les jeunes.

Prends soin de toi,

L’équipe ciao.ch

Dernière modification le 31 octobre 2024

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