Je me fais vomir et je me mutile, je ne sais pas comment arrêter

Nous sommes touché·e·s de lire que petite, tu as subi des actes de violence physique de la part de ton frère qui souffre d'autisme. Cela a dû être très éprouvant pour toi, d'autant plus que tu n’osais pas en parler, par peur qu'il lui arrive quelque chose.

Tu dis que depuis tu manques de confiance en toi, ce qui te pousse à te scarifier et à te faire vomir et tu ne sais pas comment arrêter ces comportements. Tu as eu raison de revenir sur ciao.ch pour en parler, parce que plus vite tu mets en places des aides, plus vite tu pourras te sentir mieux.

Se faire du mal à soi-même, que ce soit au travers d'automutilations ou de troubles du comportement alimentaire (TCA), signifie que la personne est en profonde souffrance intérieure et qu'elle ne sait pas comment l'exprimer autrement. Il est difficile d'arrêter seule ces comportements, car il ne s'agit pas d'une question de volonté. Il est donc nécessaire d’en parler.

Nous comprenons que le comportement violent de ton frère a cessé et nous t’encourageons donc à parler à tes parents de cette perte de confiance en toi et de leur faire part de ton besoin d’être aidée. Si tu ne te sens pas à l'aise à l'idée de leur raconter d'où ça vient, tu n'es pas obligée de le faire. En parlant avec tes parents, tu leur permets de t’offrir leur soutien, mais aussi de trouver des solutions, par exemple de demander de l’aide à un·e professionnel·le qui a l’habitude de rencontrer des jeunes qui vivent les mêmes difficultés. 

Si pour le moment, tu ne te sens pas très à l’aise d’en parler en premier à tes parents, tu peux déjà te rendre seule chez l’infirmier·ère de ton école ou à la consultation des adolescent·e·s. Iels pourront aussi t'aider à savoir comment en parler à tes parents, pas pour que ton frère soit puni ou autre chose que tu pourrais craindre, mais pour qu'ils puissent comprendre ce que tu as traversé et les répercussions sur comment tu te sens aujourd'hui.

De plus, avec un·e de ces professionnel·le·s, tu pourras parler sans crainte aussi de ton histoire et de ta relation à ton frère. Tu n'as rien à craindre pour lui, parce que ses comportements violents, même si néfastes pour toi, n'étaient pas délibérés, mais l'expression d'une gestion difficile de ses émotions, au vu de son autisme.

Toute personne ayant été victime de comportements violents nécessite de l'aide. Il est donc nécessaire que ce que tu as vécu puisse être entendu et élaboré dans un espace protégé et que tu puisses prendre grand soin de toi, ce qui te permettra de construire une confiance et une estime de toi positive et de retrouver une relation plus sereine avec ton frère.

Ciao reste à ton écoute et tu as tout notre soutien.

L’équipe ciao.ch