Je me scarifie et j’ose pas en parler à des psy

Nous avons lu ton message avec attention et comprenons tout à fait ce que cela te fait ressentir. Tu as bien fait de nous en parler.

Il est tout à fait légitime que tu n'aies pas apprécié que l'infirmière scolaire l'apprenne sans ton accord. Malgré cela, penses-tu que cela peut être une chance à saisir maintenant que c'est fait ? Cela peut effectivement être très difficile d'oser en parler, mais le fait qu’elle le sache pourrait être le petit coup de pouce du destin qui t'aidera à évoluer vers une meilleure santé mentale.

Bien que cela soit frustrant, nous sommes convaincu·e·s que l'infirmière scolaire agit avec bienveillance en t'encourageant à consulter un·e psychologue. Comme tu le sais certainement, l’automutilation peut être le signe d'un mal-être intérieur qui a besoin d'être extériorisé et qui ne trouve pas une autre façon de le faire que par le corps. Le fait de pouvoir en parler avec un·e spécialiste t’aidera sans doute à trouver d'autres manières d’exprimer ce mal-être plutôt que de te faire du mal.

Sache que la·le psychologue est soumis·e au devoir de confidentialité. Cela signifie qu'il n'a pas le droit de parler à tes parents de ce que tu lui dis sans te demander l'autorisation au préalable. Iel a le droit de le faire seulement si tu te mets en danger ou si tu mets une autre personne en danger.

Nous savons qu'il puisse être difficile de faire confiance à des professionnel·le·s de la santé et nous t'encourageons simplement à essayer de laisser la porte ouverte tant pour l'infirmière que pour la·le futur·e psy. Pour aller mieux, il est vraiment important que tu te sentes en confiance pour tout dire.

Concernant tes parents, tu peux tout à fait garder certaines choses pour toi en leur expliquant simplement que tu as des questions à poser à un·e spécialiste et que l'infirmière scolaire t'a encouragé·e à consulter un·e professionnel·le. Si tu en as l'envie, tu pourrais évoquer une petite partie du sujet des mutilations. Cela pourrait renforcer les liens entre toi et tes parents, qui, en général, veulent aider leur enfant. Toutefois, c'est à toi de prendre cette décision.

Nous comprenons que tu ne souhaites pas les angoisser, et c'est tout à ton honneur. Nous tenons néanmoins à te rappeler que leur rôle est de veiller sur toi et de te soutenir dans toutes tes démarches. Ta démarche va dans le sens d'un mieux-être et montre ton attitude mature qui ne laisse pas passer ce moment difficile. Si tu leur expliques que tu souhaites pouvoir parler avec quelqu'un pour éviter que la situation n'empire, nous pensons que tes parents arriveront à te faire confiance et à ne pas s'inquiéter.

En attendant, tu as également la possibilité d'appeler le 147, une ligne d'écoute et de soutien pour les ados. C'est confidentiel et gratuit 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Si tes idées noires commencent à devenir trop envahissantes et que tu as besoin de te protéger, n'hésite pas à te rendre aux urgences les plus proches pour être prise en charge.

Nous croyons que ces rendez-vous avec l'infirmière scolaire sont le point de départ d'une évolution positive pour toi. Parfois, il suffit d'un petit souffle pour aider l'oiseau à s'envoler seul et atteindre de nouvelles cimes.

N’hésite pas à revenir nous en parler ici dès que tu le souhaites, pour discuter de tout sujet.

L’équipe ciao.ch