Question (Fille / 2005)

Bonsoir,
Dernièrement, je repense pas mal à une relation toxique que je vivais au gymnase, mes parents étaient au courant et inquiets ils voulaient me faire changer de classe. J’étais totalement sous son emprise. Ma mère m’a fait consulté une psy mais je n’ai pas réussi à lui dire ce qu’il se passait réellement , j’étais bloquée par la honte .

De la mon oncle est décédé et la période qui suit fut compliqué car j’ai réalisé récemment que ce que cette ancienne meilleure amie m’avait fait vivre était des abus psychologiques et sexuelle. Il n’y a pas eu de pénétration mais je me sentais obligée de faire des choses, et elle me touchait au dessus de la culotte .

Je n’arrivais pas à qualifier ces événement mais je savais que ma tête n’en avait pas envie. Même si mon corps y répondait autrement (ce qui était d’autant plus troublant , maintenant je sais que cela est mécanique mais que c’est important que dans la tête ce soit consenti). Dès que je descendais avec elle aux toilettes j avais une boule au ventre mais je n’arrivais pas a dire non car j’avais peur qu’elle me fasse sentir coupable .

Aujourd’hui j ai compris que ce n’était pas normal et que il n’y a pas besoin d’une pénétration pour que cela soit une agression . Je me sens prête à en parler mais j’en ai encore honte et ai beaucoup de mal . Vers qui me tourner ? Dois je en parler à mes parents ? Cette idée m’effraie . Merci d’avoir lu ce message et bonne soirée :)

Réponse

Nous tenons à te remercier pour ton mot et à te féliciter de ne pas être restée seule avec ce vécu. 

Il est important de souligner que personne n’a le droit de toucher la poitrine, les fesses, et/ou les parties génitales de quelqu’un d’autre contre sa volonté ou en profitant d’un état de sidération, que ce soit sur ou sous les vêtements. Il y a une loi qui interdit cela en Suisse et qui protège les personnes qui en sont victimes. 

Nous lisons qu’il était difficile pour toi de dire non, car tu craignais que cette fille te fasse te sentir coupable. Nous lisons également ta honte, ta gêne ainsi que ton blocage. Tu as eu la magnifique ressource d’en parler à tes parents à ce moment-là, et eux ont eu la magnifique démarche de t’encourager à voir une psy.

Ce n’était pas le bon moment pour toi de parler de tout cela et c’est tout à fait ok, il est important de respecter son propre rythme dans ces situations. Tu ressens en revanche aujourd’hui le besoin de faire quelque chose de ce vécu même s’il te fait encore beaucoup de mal. Nous ne pouvons que t’encourager à suivre cet élan. Ainsi, tu pourrais effectivement en parler à tes parents : tu pourrais par exemple leur montrer le mot que tu nous as écrit ; il est très clair et il nous semble qu’il décrit parfaitement ce que tu ressens et quels seraient tes besoins actuellement.

Tes parents (ou une autre personne ressource) pourraient t’aider à prendre contact avec la LAVI, un Centre d’aide aux victimes d’infraction : tu pourras y rencontrer, gratuitement et de manière confidentielle, des professionnel·le·s qui pourront t’aider à clarifier ta situation, t’informer sur tes éventuels droits, et t’orienter vers un·e psychologue. Ce·tte psy pourrait t’aider à continuer à mettre du sens sur ton vécu (par exemple, tu sembles bien informée que le corps peut réagir « mécaniquement » bien que la tête soit en désaccord avec le contact qui est en train de se passer). Mettre du sens permet souvent de se distancier de la douleur. Saches que tu peux également faire la démarche auprès de la LAVI seule. Nous te joignons les adresses des centres LAVI de ton canton.  

Nous restons à ton écoute si tu en ressens le besoin, et nous te souhaitons tout de bon pour la suite ! 

L'équipe ciao.ch


Centres LAVI Vaud - Adresses utiles - ciao.ch
Dernière modification le 26 mars 2025

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