Je prends conscience que je ne voulais pas de contact sexuel

Tu as bien fait de nous écrire après avoir pris conscience de certaines choses à la suite de l’information sexuelle reçue à l’école. Bravo de ne pas être restée seule !  

Tout d’abord, nous avons besoin de te dire qu’il n’y a jamais aucune obligation à faire quelque chose de l’ordre de la sexualité que tu n’as pas envie de faire, que ce soit en étant en couple ou non. Il est très important que tu puisses prendre le temps de t’écouter et aller à ton rythme, même si ce n’est pas celui de la personne en face (cette personne doit s’adapter à ton rythme) et même si une petite voix en toi te dit que « ce n’est pas très grave ». Nous lisons qu’aujourd’hui, tu prends conscience que tu n’étais en fait pas prête pour que cette personne te touche les parties dites intimes et tu as l’impression que ça n’aurait pas dû se passer. 

Tu écris à plusieurs reprises que « on ne peut pas le blâmer lui ». La situation que tu décris ne peut pas être considérée comme une agression sexuelle ou un attouchement aux yeux de la loi suisse ; il aurait fallu que cette personne te force à te toucher en usant de pressions physiques et/ou psychiques ou encore que, malgré le fait que tu lui exprimes un « non », ou que tu te débattes, cette personne commence ou continue un acte sexuel. Si nous comprenons bien, selon ce que tu nous racontes, cela ne se serait pas passé comme cela. 

En revanche, tu expliques parfaitement que tu te sentais mal à l’aise et que tu n’osais pas vraiment arrêter cette personne. Le sentiment de malaise peut nous empêcher de poser nos limites et exprimer clairement nos besoins. Toutefois, le sentiment de malaise est justement une réaction de notre corps qui nous indique que quelque chose d’important est en train de se passer. Nous souhaitons donc t’encourager, si tu le souhaites, à continuer à apprendre à écouter tes ressentis, et tu pourras peut-être observer qu’une situation de malaise t’indique souvent qu’il serait important de poser une limite. 

Aussi, nous lisons l’insistance que cette personne t’a fait vivre. Là aussi, face à l’insistance d’une personne, il est très difficile de poser ses limites. Bien que ce ne soit pas « illégal » en suisse, cette personne n’a pas été suffisamment attentive, ni à toi, ni à ton rythme. Nous souhaitons alors souligner ta magnifique capacité à t’être protégée de cette relation en prenant la décision d’y mettre un terme ! 

Enfin, nous lisons que des choses restent ancrées dans ta mémoire et que tu réagis très mal lorsque quelqu’un te parle de sexualité, comme si ça te dégoûtait. Ce n’est pas parce que la loi, à priori, ne reconnaît pas ta situation comme étant une « infraction », que ce que tu as vécu était ok. Selon nous, il est donc important d’en faire quelque chose pour te sentir mieux. Nous souhaitons t’encourager à continuer à faire ce que tu as magnifiquement fait avec nous ; en parler pour ne pas rester seule. Y a-t-il un adulte de confiance dans ton entourage (un·e psy scolaire, un·e infirmier·ère scolaire, un·e parent) à qui tu pourrais en parler ? Cette personne pourrait également t’aider à trouver un·e psychologue/psychothérapeute qui pourrait t’accompagner pour que tu puisses te sentir mieux avec ce vécu. 

Nous espérons avoir pu t’apporter quelques clés et nous te souhaitons plein de courage pour la suite de ton chemin. N’hésite pas à revenir vers nous. Prends soin de toi ! 

L'équipe ciao.ch