Question (Fille / 2009)

Une amie a été victime d’attouchements et de violences physiques et psychologiques durant sa primaire.
Un garçon qu’elle avait recalé lui faisait des câlins qui étaient en fait des attouchements et il la frappait. Elle nous a aussi raconté qu’il l’avait menacée de viol. Il est d’ailleurs maintenant ami avec des gens de notre classe.

Elle s’est déjà fait du mal et a fait des tentatives de suicides. Elle nous a dit n’être en vie que parce qu’elle était « nulle en TS » et qu’avant de nous rencontrer elle ne vivait qu’au jour le jour. Elle avait une réputation de « pute » et de « salope ». En passant au cycle elle pensait que sa réputation ne la suivrait pas mais des gens qui n’était même pas dans son ancien établissement on répandu la rumeur.

Elle n’en a pas parlé à ses parents. Elle voit une psy mais n’arrive pas à parler des sujets compliqués avec elle et elle n’en a parlé à notre groupe d’ami·e·a qu’alors qu’elle était bourrée.

Avec une autre amie, on essaie de trouver des associations, ou des trucs où elle pourrait se confier à un·e spécialiste. On lui en a parlé et elle à l’air plutôt partante. On essaie mais on sait pas quoi faire pour l’aider et on ne veut pas la brusquer non plus.

Vous avez des idées de ce qu’on peut faire de plus ?
Merci. J’espère que vous pourrez nous aidez.

Réponse

Tout d’abord, nous tenons à souligner que cette amie a beaucoup de chance de vous (toi et cette autre amie) avoir auprès d’elle. Nous lisons votre souci pour elle et vous vous demandez où la réorienter. 

Votre démarche de lui avoir parlé de spécialistes auprès desquels elle pourrait se confier est une magnifique démarche, d’autant plus qu’elle semble être preneuse ! Nous vous conseillons de lui parler de la LAVI, qui est un centre d’aide aux victimes d’infraction. Les intervenant·e·s accueilleront votre amie gratuitement, confidentiellement, et l’informeront sur ses droits. Iels pourront aussi l’orienter vers des professionnel·le·s (par exemple des psychothérapeutes ou psychologues), et lui octroyer un bon afin d’obtenir des séances gratuitement. Votre amie peut faire la démarche seule, ou vous pouvez l’y accompagner si elle en ressent le besoin et si vous vous sentez de le faire. Nous joignons l’adresse de la LAVI à ce message. 

Aussi, nous ne savons pas si cette amie est au courant de votre démarche auprès de ciao.ch, mais vous pourriez lui proposer de montrer le mot que vous nous avez écrit à sa psychologue. Il peut être très difficile de parler d’abus subis avec des mots, et en face à face. Nous savons que dévoiler des abus par écrit peut s’avérer facilitant pour certaines personnes.  

Enfin, nous tenons à souligner qu’avoir une amie qui ne va pas bien n’est pas facile ; cela peut nous faire du souci, nous inquiéter, cela peut nous prendre de l’énergie, on peut également se sentir parfois seule ou impuissante face à des propos inquiétants. Nous t’encourageons donc, à ton tour, de ne pas rester seule avec tout ce que tu portes sur tes épaules et d’en parler avec des adultes de confiance si tu en ressens le besoin (par exemple, tes parents, l’infirmier·ère scolaire, le·la psy scolaire, un·e enseignant·e, etc.). Tu sembles déjà avoir pu en parler à cette autre amie et vous avez de magnifiques ressources pour être alliées ! Mais tu as le droit d’avoir des limites si tu sens que tu portes trop et que cela te crée trop d’inquiétude. 

N’hésite pas à revenir vers nous, nous restons à ton écoute ! Prends soin de toi, 

L'équipe ciao.ch


Centre LAVI Genève - Adresses utiles - ciao.ch
Dernière modification le 7 avril 2025

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